LES ALEAS D'UN VENDREDI BIEN ORDINAIRE....
Fiston est parti, fier comme Artaban, arborant le pull ex-cramé, voir Madame Butterfly (Théâtre d'Avignon, pour celles qui souhaitent s'y rendre, quelques places encore disponibles au poulailler)... Mais, bien évidemment, tout n'a pas été aussi simple, foi de Pénélope...
Moi : "Jonathan, essaie au moins ton pull ! J'ai fini de te le coudre hier, tu pourrais le mettre aujourd'hui...."
_ Mm'an, c'est même pas la peine, la tête passera pas...
_ Mais si, regarde, ça s'étire, tu dois pouvoir passer la tête !
_ Mm'an t'es têtue, je te dis que c'est trop petit...
_ Eh bien tu essayes quand même...
Là, mes amies, il vous faut imaginer la maman, du haut de son petit mètre soixante, essayant d'attraper la tête de fiston, placée fort logiquement sur ses épaules, soit beaucoup trop haut pour être happé comme un papillon dans un filet...
_ Là, t'es contente, tu vois bien que ça ne passe pas ! râle l'intéréssé au travers des mailles qui lui moulent le visage, le tube du col montant lui fait une sorte de manchon, d'où émerge une touffe de cheveux noirs, comme un petit palmier qui aurait poussé sur le sommet d'une tour de centrale nucléaire...
Ne voulant pas faire subir l'expérience du re-birth à fiston (cf épisode avec Ethan), je n'insiste pas , craignant le crash du pull... Jonathan est un enfant très classique, si je lui dis avoir inventé le col pétard éclaté, je doute qu'il approuve...
Bonne mère, je me mets en devoir de défaire quelques rangs, puisque à vue de nez la base du col passe, le problème viendrait du rabattage des mailles... Lorsqu'à la chasse, les chasseurs rabattent le gibier, ils se contentent de le faire galoper dans la direction où ils veulent... C'est un piège, mais oui... La tricoteuse de base, lorsqu'elle rabat ses mailles, agit en général en solitaire, contrairement aux chasseurs qui ont l'esprit grégaire... Elle les rabat, dans le but de couper au final le cordon ombilical qui la relie à son ouvrage par le biais des aiguilles... Je ne sais pas si vous me suivez...Les chasseurs détruisent, la tricoteuse crée.... bon, d'accord, moi je vous rabats les oreilles avec mes divagations...
Ce rabattage problèmatique a eu pour avantage a été résolu grâce à l'excellent bouquin que vous conseillez toutes, les unes et les autres : Encyclopédie du Tricot ... La solution fut de défaire qqs rangs, de retricoter en rajoutant une quinzaine de mailles, puis d'apprendre (j'adore apprendre des choses nouvelles) à faire une terminaison extensible... Miracle, nous n'avons eu ni besoin de forceps, ni de ventouse pour l'essayage final... Maman et Bébé se portent bien merci....
INTERLUDE °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Charles et Camilla vont convoler... ça nous fait une belle jambe...
Comme quoi, il vaut mieux mourir le soir que le matin, parce qu'on en apprend tous les jours...
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Tiens , justement : j'ai appris aujourd'hui (en plus des trucs extensibles) qu'en vieux français un mouflet était une sorte de bonnet fourré... Puisque beaucoup d'entre vous tricotent des chaussettes et des birch, je m'en vais de ce pas faire un mouflet à mon mari...Na ! et honni soit qui mal y pense...
Dame Katia, vendeuse de laines espagnoles de son état, m'a confirmé au téléphone, que la mode était aux pulls très près du corps... But de mon appel : je m'étonnais en faisant devant et dos d'un modèle tiré d'un catalogue Katia, qu'en faisant la taille dite "moyenne" (puisque ces braves gens ne connaissent que petite, moyenne ou grande...), les premiers essais posés à flanc de tronc me laissent à penser que leur taille moyenne tient de la brassière deuxième âge... Il me semblait faire un 40, 42... ben oui, la natation n'a pas encore eu les effets escomptés, mais là ?!!! ? Même près du corps, mode ou pas, ce n'est plus un pull, c'est une housse très ajustée, le jersey banal devient un nouveau point rare, tellement étiré qu'il ressemble à du grillage à poules ... Remarque, on peut aller voir des trapézistes volants avec ça, pas de problème pour retenir sa respiration, je vous le dis....
Devant mon scepticisme aigu, madame Katia me propose de tout défaire, et de recommencer... ben pardi... Vous comprenez mieux le titre de ce blog, n'est-ce pas ?
Qu'à cela ne tienne, patience et longueur de temps font plus que force ni que rage... Devise Ithaquienne...
Pour ce faire, j'attends tendre et cher, lequel est specialisé dans le bobinage des pelotes.... ça l'occupe le bougre, il est mignon, au coin du feu, à râler en obtempérant (autre proverbe : ce que femme veut...ETC...)
En attendant, j'avais envie de me jeter à corps perdu sur le mohair rouge jamais fini... Challenge : je vais au Pôle à la mi mars, et aimerais bien le porter, si tant est qu'après 20 ans de parking, les mites ne me l'aient pas grignoté... Donc, priorité : n'avoir rien à défaire (le temps est compté...défaire est un luxe...Ne plus venir délirer sur mon blog jusqu'à l'achèvement )... Puis, garder un manteau par-dessus, vu le côté has-been de la chose... Quelle horreur ce franglais.. Bon, enfin, l'un sur l'autre au moins nous serons assortis... Has been tous les deux...
Bon, comme d'hab, à mi course je fais un.... break (et allez, ça continue !)... j'ai une petite faim... Les choses existentielles de la vie sont prioritaires, donc à tout à l'heure...
Tout en grignotant un petit en-cas, je me ferai
UN PLAISIR DE VOUS LIRE....